La Genèse, extrait d’Une Bible de Philipe Lechermeier, ill. Rébecca Dautremer, éd. Gautier Languereau, 2014.
Comment le monde s’est fait Il était une fois, Rien de tout ce que l’on connaît Rien du tout. Mais surtout, Et aussi, Et puis, Après cela, Et comme Et pour Quand le soleil se leva sur la septième journée, Et voilà comment le monde s’est fait, Il était une fois…
Un monde où il n’y avait rien.
Rien.
Et pas même le vent pour souffler sur ce rien,
Pas même le soleil pour le réchauffer,
Pas même l’eau pour s’y baigner
Ou le froid pour trembler.
Rien.
Comme au fond d’un tiroir ou au bout d’un couloir,
Il faisait très noir.
Alors Dieu décida d’inventer la lumière.
Et il la sépara de l’obscurité.
Il leur donna un nom pour éviter qu’on ne les confonde :
Nuit pour le noir et jour la clarté.
Et du même coup, il inventa la première journée,
Avec de la lumière du matin au soir et de la nuit du soir au matin.
Comme le ciel se mêlait à l’eau,
Dieu traça une longue ligne à l’horizon
Pour qu’on les distingue l’un de l’autre.
En haut, c’était le ciel
Et en bas, c’était l’eau.
Et la deuxième journée venait de se passer.
Comme la terre se confondait avec l’eau,
Il les sépara toutes deux,
D’un côté il assembla les continents,
De l’autre, il répartit les mers et les océans.
Et sur les continents, il fit pousser herbes
Et arbres qui chacun portaient des graines
Pour que ces graines deviennent
à nouveau arbres et herbes.
Et c’est fou comme le temps passait,
la troisième journée venait de s’écouler.
Il prit la lumière
Et la partagea entre le jour et la nuit.
Il fit une grosse boule pour le jour,
Pour réchauffer la Terre et pour qu’il y fasse bien clair.
Et pour la nuit,
Il parsema le ciel de milliers d’éclats pour qu’ils scintillent.
Et au milieu de ces éclats, il assembla le peu de lumière qui restait.
Et sans même s’en rendre compte,
La quatrième journée venait de passer.
Dans le ciel rien bougeait
Que dans l’eau rien ne frémissait,
Il y mit les oiseaux,
Il y mit les poissons,
En veillant bien à ne pas les mélanger.
Ça, c’était la cinquième journée.
Que la Terre ne soit pas un vrai désert,
Dieu prit de la poussière
Et avec ses doigts, il la façonna jusqu’à obtenir
Un homme à son image.
Puis, pour éviter que l’homme ne s’ennuie,
Il mit ici et là des bêtes sauvages
Grandes et petites,
Petites et grandes.
Et la sixième journée, elle aussi était passée.
Dieu était fatigué.
Il s’arrêta et contempla ce qu’il venait de créer.
Il était satisfait et pour fêter cela,
Il décida que ce jour-là,
On ne travaillerait jamais.
A peu de choses près,
Il y a longtemps déjà,