ÊTRE OU NE PAS ÊTRE… UNE FILLE OU UN GARÇON

3è ATELIER AVEC MARION SUZANNE > COLLEGE VOLTAIRE

Textes per­son­nels écrits par les élèves en lisant Ham­let de Shakespeare

Ham­let / ÊTRE OU NE PAS ÊTRE 

Je m’identifie à Ham­let, comme lui, je me demande si la vie vaut la peine d’être vécue sachant que nous vivons dans une socié­té pour­rie pour le dire. Je suis née fille certes et pour­tant ça fait des années que je me sens mal dans ma peau, dans mon corps, être née fille n’est pas un grand avan­tage. On se fait sif­fler dans la rue, les femmes sont moins bien payées et encore énor­mé­ment de pro­blèmes. Être né gar­çon confère bien de plus de faci­li­tés dans la vie en géné­ral. Être athée aus­si, c’est plus simple, avoir une reli­gion, c’est encore des dif­fi­cul­tés ! Et être enfant unique aus­si, des dif­fi­cul­tés sup­plé­men­taires. Quand on ne se sent ni fille ni gar­çon, c’est assez com­plexe pour le faire com­prendre aux autres, sur­tout quand on est bio­lo­gi­que­ment une fille, c’est un effort, chan­ger de voix, essayer d’en avoir une plus neutre… En langue fran­çaise, les pro­noms neutres, ça n’existe pas, je suis obli­gée de gar­der les pro­noms fémi­nins mais j’accepte les mas­cu­lins bien sûr ! En France, même les objets sont gen­rés ! En anglais, on ne genre pas les objets ! Se sen­tir ni fille ni gar­çon s’appelle être « a‑gender » donc « sans genre », ça fait par­tie du spectre «  non –binaire ». De plus, être accep­té dans ce monde où un grand nombre de gens est homo­phobe et n’arrive pas à accep­ter ce qui est même nor­mal pour la nature – les rela­tions homo­sexuelles sont nor­males pour les ani­maux, alors pour les humains aus­si ! Mais per­sonne n’arrive  à com­prendre. Per­sonne ne peut com­prendre com­ment je me sens, seul, incom­pris, en stress constant. Mais j’essaie d’être l’enfant par­fait. Je n’y arrive pas. Être enfant unique me stresse plus encore, je suis le seul espoir de mes parents, je ne dois pas échouer dans ma vie. Sur­tout, sur­tout, je ne dois pas pré­tendre être ni homme ni femme car mes parents ne pour­ront jamais accep­ter cela, la reli­gion est le fau­tif majo­ri­tai­re­ment. En bref, je me sens mal dans ma peau et je vis mal moralement.

Ham­let encore … 

Ham­let se demande : « Vaut-il mieux mou­rir ou vivre toute sa vie dans le déses­poir ? » Et moi aus­si, je me la pose cette ques­tion. Ça rime à quoi la vie dans la socié­té actuelle ? J’aime quand il dit «  Qu’il y ait quelque chose après la mort, cette terre incon­nue dont les fron­tières se referment sur tous les voya­geurs, qui para­lyse notre volon­té ». Et moi, je vais au lycée, jour après jour, c’est répé­ti­tif. Tous les jours se res­semblent. Même les moments de temps libre, il y a les devoirs qui m’enchainent à la réa­li­té ! J’ai l’impression que je vais tra­vailler toute ma vie et par­fois, je songe à lais­ser tom­ber. Mais je ne veux pas regret­ter ce que j’ai fait de ma vie te je m’accroche à ce que j’aime. Mais com­bien de temps ce fin fil tiendra-t-il ? 

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