DESSINER LE TEMPS AVEC SYLVIA PLATH

3E ATELIER AVEC MARION SUZANNE > LYCÉE VOLTAIRE > CLASSE DE 2NDE DE NATACHA POLIN

Ci-des­sus le sto­ry­board réa­li­sé par les élèves à par­tir du texte de Syl­via Plath, La cloche de détresse.

Syl­via Plath et moi, on a toutes les deux la même per­cep­tion du temps qui passe trop vite. Quelle angoisse ! Les secondes qui s’écoulent et qui dis­pa­raissent dans les sables mou­vants. Et puis d’autres encore qui naissent et meurent jusqu’à atteindre le fond du sablier ! On ima­gine l’instant où on mour­ra et on a peur. Et ces pré­cieuses secondes… Quel stress ! Et je perds mon temps dans le stress ! Et ça me para­lyse ! Je perds mon temps ! Il faut vivre, Syl­via Plath me fait réflé­chir à ça.

C.

Extrait de La Cloche de détresse de Syl­via Plath : 

Chez moi le pré­sent c’est pour l’é­ter­ni­té, et l’é­ter­ni­té ça bouge tout le temps, ça fond et ça coule. Cette seconde, c’est la vie. Et quand elle est pas­sée, elle est morte. Mais on ne peut pas recom­men­cer à chaque nou­velles seconde, il faut par­tir de ce qui est mort. C’est comme les sables mou­vants… sans espoir dès le départ. Une his­toire ou un tableau peuvent ravi­ver un peu la sen­sa­tion, mais c’est insuf­fi­sant, vrai­ment insuf­fi­sant. Seul le pré­sent est réel, et je sens déjà le poids des siècles qui m’é­touffent. Il y a cent ans vivait une jeune fille comme moi je vis aujourd’­hui. Et elle est morte. Moi je suis le pré­sent mais je sais que je pas­se­rai aus­si. Les grands moments, les éclairs brû­lants passent comme ils viennent, dans d’in­ces­sants sables mou­vants. Et moi je ne veux pas mourir.

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